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1) Soit vous êtes pressé, et vous vous rendez sur l'un des articles concernant les musiciens que vous souhaitez entendre, mentionné tout en haut...

2) Soit vous avez plus de temps, et vous cherchez alors sur L'INDEX EXACT, sachant que vous pourrez très facilement revenir à la première page...

dimanche 1 mai 2022

DURUFLE (SUITE OP. 5)

Bon, désormais, je ne parle plus de moi au piano, comme je l'ai déjà fait au sujet de BachBrahms, et Liszt, mais bel et bien de Maurice Duruflé, qui est hélas bien trop peu connu au XXIème siècle. Ce très fameux organiste du siècle dernier (1902-1986) composa du reste fort peu d'œuvres, une petite quinzaine, dont l'une des plus marquantes restera toujours cette Suite Op. 5, écrite à l'âge de trente ans, et qui se divise en trois parties : Prélude, Sicilienne et Toccata.

Commençons tout d'abord avec le fameux Prélude, au début fort bien commenté par Daniel Roth, titulaire de l'orgue grandiose de Saint Sulpice, édifié à Paris par  Clicquot et Cavaillé-Coll au XVIIIème et XIXème siècle. Je vous laisse découvrir cette pièce magistrale, très bien filmée par Pierre-François Dub-Attenti :

Il est certain que cette œuvre, basé sur un étonnant dialogue en mi bémol mineur, ne frôle que rarement le bonheur et la paix intérieure... Ce que je crois pourtant que l'on peut découvrir vers la fin du morceau, avant que celui-ci ne rebascule vers le pessimisme initial - que vous pourrez bien sûr mieux découvrir par vous-même en suivant la partition :
Passons ensuite à la seconde partie, bien plus calme et apaisante, la Sicilienne. Ce type de pièce, relativement peu utilisé, se trouve pratiquement toujours de forme iambique, en 6/8 et de forme ABA, ce que Maurice Duruflé utilise sans le moindre problème, ayant recours comme autrefois "à une tonalité mineur, et une douce mélodie lyrique un peu triste". Si je ne me trompe pas, elle est interprétée cette fois par Jean Langlais :
Comme auparavant, si vous savez lire la musique, vous préférerez bien évidemment cette version :
Et maintenant, j'en passe enfin à la pièce la plus fantastique de cette suite, la fameuse Toccata - qui est une forme très rarement utilisée hors du XVIIIème siècle, où Johann Sebastian Bach lui a donné toute sa grandeur dans la célèbre Toccata et Fugue en Ré mineur. Comme chacun le sait, le terme de Toccata vient de l'italien "toccare" ("toucher"), et ceci démontre tout à la fois la puissance d'écriture et l'art de jouer de ses doigts, qui est partagé par le compositeur et l'interprète, formant souvent un unique personnage.
Meilleure preuve par Christophe Mantoux à l'orgue de Saint-Joseph à Montréal, où l'on voit tout à la fois ses mains et ses pieds travailler sans relâche la complexité de cette œuvre, tout à la fois très angoissante par ses basses, mais qui connait vers la fin sa libération de plus en plus intense :
Là, bien sûr, la partition est de nouveau bienvenue, étant donné la complexité et la puissance de cette Toccata : 
Je présume que vous avez trouvé tout cela très bien, non ? Je vous conseille en ce cas d'écouter les trois pièces dans leur suite logique, Prélude, Sicilienne et Toccata (25'). C'est peut-être un tout petit peu moins bien filmé que le tout premier extrait, mais ceci est néanmoins très bien joué par Vincent Dubois dans la cathédrale de Reims, sur le cinquième plus grand orgue de France :
Remarquable, n'est-ce pas ? Quoique... Si vous souhaitez trouver mieux, il n'y a plus qu'une unique chose à faire : écouter Maurice Duruflé lui-même jouer cette œuvre, certes dans une version plus photographique que vraiment filmée, mais très rare en soi et digne d'admiration :
Que pourrais-je vous dire d'autre ? Et bien, tout d'abord, ce compositeur a été marié en 1953 jusqu'à la fin de sa vie avec Marie-Madeleine Chevalier, une autre organiste très prestigieuse. Ensuite, il est vrai qu'il a écrit fort peu d'œuvres, mais la plupart d'une grande qualité et d'un mysticisme évident, telles que Prélude, Adagio et Choral varié Op. 4, Prélude et Fugue sur le nom d'Alain Op. 7 - toutes deux pour orgue -, ou son célèbre Requiem Op. 9, composé pour soli, chœurs et orchestre à l'âge de 47 ans.
Pourquoi aimè-je autant cet auteur mystérieux ? Je ne sais pas bien, en fait... Peut-être parce que l'on a des points communs, comme de se marier avec une élève brillante qui pratique la même discipline que nous, ou alors, de se trouver à partir d'un certain âge incapable de jouer de son instrument fétiche, suite à un accident ? Peu importe, finalement... L'essentiel reste que vous aimiez également ce style de musique, et aussi - accessoirement - que vous aurez envie de laisser un commentaire à ce sujet !

mardi 15 juin 2021

BACH (DIE KUNST DER FUGE N°1, BWV 1080)

Certes, je m'y prends un peu tard, mais c'est très important - histoire de souhaiter enfin un bon anniversaire à Chah, qui est l'une de mes plus fidèles lectrices. Bon, mon interprétation au piano est sans doute un peu ancienne (2009), mais il n'empêche : il s'agit de l'œuvre la plus puissante de Johann Sebastian Bach (1685-1750), l'Art de la Fugue, bâtie dans les dernières années de sa vie (quasiment aveugle), et qui comporte quatorze fugues :
Si vous voulez en savoir plus sur cette série de pièces absolument fascinante, rendez-vous comme d'habitude sur Wikipédia... En tous cas, si vous souhaitez en écouter l'intégrale (qui dure environ 1h20), vous en trouverez toute la partition ici, interprétée au piano par Joanna McGregor, une londonienne bien connue :
Puisqu'à l'époque, cet instrument n'existe pas encore, il est évident qu'une version pour clavecin est bien plus logique - par Bob Van Asperen, natif d'Amsterdam :
Ou encore, dernière possibilité, son jeu au grand orgue - malheureusement, impossible de trouver le nom de l'interprète :

Enfin bon, vous avez maintenant toutes les possibilités... Il me reste juste à vous recommander les deux autres vidéos de Zoun où l'on me voit encore jouer du piano (et oui !), qu'il s'agisse de Brahms ou de Liszt, ou encore à tout ce que vous avez envie de savoir au sujet de Johann Sebastian Bach.
Et surtout, la raison pour laquelle je suis ici aujourd'hui : bon anniversaire, Chah, et continue à avancer dans la vie comme tu l'as toujours fait, tout à la fois très noblement, et avec grand plaisir !

lundi 18 janvier 2021

BRAHMS (Op. 122, N°4)

LONGUE VIE A TOI, ALDO !!!

Et oui, c'est pour une occasion bien spéciale que je vous propose ce petit morceau : la naissance de Aldo, ce 28 novembre 2020, le second fils de la fameuse Chah... En plus, c'est un sagittaire ascendant capricorne, dès lors, on ne peut que lui souhaiter le meilleur, cela va de soi !
Pour accompagner tout ceci, je vous propose donc une pette pièce de Brahms, "Herzlich tut mich erfreuen", soit, en français, "Sincèrement, cela me réjouit" :


Bon, initialement, il ne s'agit pas du tout d'une pièce pour piano, mais bel et bien pour orgue - comme Brahms en a écrit très peu dans sa vie. C'est la raison pour laquelle je vous ai choisi Ashley Wagner, sur l'orgue de la cathédrale de Birmingham, très bonne interprétation :
Malheureusement filmée d'une façon assez rigide... Pour changer, allons-nous en avec Renato Negri dans l'église de San Francisco da Paola, qui joue sur un orgue certes plus petit, mais avec de fort belles chaussures (très rare chez un organiste), et avec des plans surprenants sur la nature et sur cette belle jeune fille :
Enfin, histoire d'être complet, je vous laisse regarder toute la partition (très précisément, le N°4 se trouve à 10:20 de cet ensemble de 11 chorals, publié en entier) :

Adoncques, meilleurs vœux à Aldo, et évidemment, à Chah... Je sais, je ne joue plus de piano de nos jours, et cette pièce a été enregistrée en 2009 dans ma propre maison, brillamment filmée par Zoun. Mais peu importe, finalement... L'essentiel, c'est de se trouver au bon endroit au bon moment, et je crois que je ne me suis pas trop mal débrouillé, finalement !

samedi 24 octobre 2020

LISZT (NUAGES GRIS, S.199)

Bon, je n'ai pas TOUT joué de Franz Liszt, cela va de soi ! Que ce soit par difficultés techniques, ou par mon propre goût, parfois loin de celui du maître... Néanmoins, je penchais très nettement vers ses dernières œuvres, tout d'abord la fameuse Lugubre Gondole (1882), mais aussi l'étonnant Nuages Gris (1881), comme le montre cette version par moi-même, tournée il y a 11 ans, tout de même :




C'est une pièce tout à la fois très simple, et extrêmement courte, mais qui s'avère très innovante côté harmonique ! Ce fut d'ailleurs la raison pour laquelle Stanley Kubrick l'utilisera dans son ultime film, Eyes Wide Shut (1999), servant du reste à illustrer un passage assez macabre de Tom Cruise à l'hôpital...
Evidemment, ce n'est pas moi qui me suit filmé, mais un nommé Zoun, que l'on voit au centre de cette photographie :
Cela se passait en 2009, une très bonne année, non seulement parce que je rencontrais Zoun, mais aussi parce que je visitais en sa compagnie (et celle de la belle Elisa) la Tour Eiffel, très impressionnante, il faut bien le dire :
 
C'était à la fois la première et la dernière fois pour moi, en 2009, mais peu importe, finalement... L'essentiel en restait la vue sur Paris, tout simplement irremplaçable :
Vous pourrez en voir un peu plus sur le site PARIS ARCHIS, si cela vous dit... Mais soyez avant tout attentif au morceau Nuages Gris (seulement visible ici), laissez un commentaire si cela vous tente, et surtout, vivez bien !

lundi 5 octobre 2020

FRANCK (PRELUDE, CHORAL ET FUGUE, FWV 21)

Après Brahms, passons maintenant à César Franck (1822-1890), un compositeur français né en Belgique, qui a certes composé assez peu d'œuvres fondamentales… Mais parmi celles-ci, je me permettrais au moins de citer sa Symphonie en ré mineur (1888), ses trois ultimes Chorals pour orgue (1890), et ce fantastique Prélude, Choral et Fugue pour piano (1884), que j'ai joué plusieurs fois, notamment au concours de sortie de l'ENM, que j'ai remporté à un peu plus de vingt ans…
Permettez-moi de vous vous proposer la stupéfiante version du pianiste russe, Sviatolslav Richter, qui a son grand avantage de nous donner la partition en même temps, pour une durée d'environ vingt minutes:
C'est très bien, n'est-ce pas ?
Bien sûr, je voudrais passer un peu plus de temps à vous parler de cette forme "cyclique", mais disons juste une chose au sujet de cette œuvre : il y a cinq thèmes, mais trois sont véritablement très importants… Le premier thème, du Prélude, l'ultime thème, de la Fugue (12'), et (à mon humble avis) le plus beau de tous, le thème du milieu (6'20") et de la fin, celui du choral…
Malheureusement, YouTube ne donne pas d'extraits de l'œuvre ! Mais il vous suffira de savoir que ces trois thèmes sont d'abord exprimés séparément, au cours de chacun des trois mouvements concernés, pour finir par se retrouver tous ensemble, superposés magiquement l'un à l'autre lors d'un final grandiose, cette fois-ci en si majeur (contrairement à la tonalité de si mineur, liée au début de la pièce)…
Pour ceux qui préfèreront voir quelqu'un jouer plutôt que de lire une partition en même temps, je vous présente également cette excellente version, due à la pianiste coréenne Hwa Kyung Lee :
Pour rendre toute justice à César Franck, je devrais aussi vous faire découvrir le fameux Prélude, Aria et Final, bien plus tardif (1887) :
Celui-ci se révèle - du moins, c'est mon point de vue - un tout petit peu moins convaincant, notamment au cours de son Final… Mais c'est une opinion toute personnelle, et qui en tout cas ne vise absolument pas Alfred Cortot (1877-1962), non seulement un remarquable interprète en général, mais qui, surtout dans mon cas particulier, a donné naissance à l'Ecole Normale de Musique de Paris (ENMDP), la seule alternative possible au grand conservatoire !

samedi 8 août 2020

FRANCK (TROIS CHORALS POUR ORGUE, FWV 38, 39, 40)

Bon, je vais parler de quelque chose d'un peu différent, aujourd'hui...
Comme chacun le sait sans doute, je suis pour Orgue un fan total de Johann Sebastian Bach (1685-1750), qui reste à mes yeux le plus grand auteur du monde… Mais cela laisse néanmoins un tout petit peu de place à Johannes Brahms (1833-1897), à Maurice Duruflé (1902-1986), à Louis Marchand (1669-1732), et surtout à César Franck (1822-1890), qui a dédié une grande partie de son œuvre à cet instrument, particulièrement ces Trois Chorals, qui datent de la toute dernière année de sa vie !
En juillet 1890, il est en effet victime d'un accident de fiacre, pas tout de suite mortel, mais qui lui fait subir une pleurésie assez inquiétante, d'où il décède au mois de novembre, boulevard Saint-Michel, à Paris… Personne ne sait si il a pu se rendre à l'église Sainte-Clotilde, pour laquelle il devait lui-même donner l'audition de ses Trois Chorals, ou bien si cela s'est avéré impossible !
En tous cas, ces Chorals apparaissent de très loin comme l'une des œuvres les plus importantes de sa vie… Tout d'abord avec le tout premier, au début comme à la fin en mi majeur, et nous pouvons bien reconnaître qu'il s'agit là du Choral le plus "optimiste" des trois, et peut-être est-ce pour cette raison qu'il se trouve en tête du trio ! Nous pouvons l'écouter là interprété par Johann Vexo sur le Casavant Organ, situé à The Brick Presbyterian Church, à New York :
A moins que vous ne préfériez l'écouter en le suivant sur sa partition, ce que vous devrez à Jonathan Holmes, sur le Viscount Sonus Organ :
Ensuite vient le second Choral, qui non seulement se révèle en si mineur une grande partie du temps, ne laissant le si majeur intervenir que dans les seize dernières mesures, mais en outre se présente très largement comme un thème et variations durant une large durée du morceau… Nous devons ceci à Petra Veenswick, qui joue à Maria Van Jessekerk, à Delft, très bien filmée par le réalisateur :
Toujours pour ceux qui préfère suivre sur la partition, nous vous donnons une nouvelle fois l'interprétation de Jonathan Holmes, de nouveau sur le Viscount Sonus Organ :
S'achève enfin le recueil avec le troisième Choral, sans doute le plus pessimiste de tous (je vous laisse en donner l'interprétation que vous en souhaiterez le plus), principalement situé dans la tonalité de la mineur, exception faite d'une partie du morceau qui se trouve en la majeur, jusqu'à ce qu'il reparte de nouveau sur la mineur, ceci jusqu'à la dernière mesure de la fin - qui, elle, va se trouver en majeur !
Je vous laisse à découvrir la superbe version de Vincent Dubois, qui est brillamment enregistrée sur l'Orgue de la cathédrale de Soissons :
Là encore, si vous préférez les partitions, vous pouvez découvrir Michal Szostak, à la Basilica of our Lady of Lichen, en Pologne :
Voilà, tout est dit, au sujet de l'ultime œuvre de César Franck… Juste une petite chose que je tenais à préciser : j'en possède le CD interprété par André Marchal, un organiste aveugle, né en février 1894, et qui a fait ce disque en utilisant l'Orgue le plus grand de la capitale, celui de Saint-Eustache, dont il était d'ailleurs titulaire - soit dit en passant !

samedi 25 juillet 2020

BRAHMS (3 INTERMEZZI Op.117)

Voilà l'une de mes œuvres préférées pour piano, le fameux Op. 117 de Johannes Brahms (1833-1897), qu'il a écrit tout à la fin de sa vie en 1892, de même que les six pièces suivantes Op. 118, et son ultime quatre pièces Op. 119...
C'est assez court, certes (environ 16 mn), mais extrêmement intense… Certes, la première pièce, en Mi bémol majeur, est un peu plus "gaie" que les deux autres, mais il ne faut pas oublier trop vite son passage du milieu, pour sa part en Mi bémol mineur ; 
La seconde est celle que j'adore le plus, et je crois qu'il s'agit de l'une des pièces les plus célèbres de Johannes Brahms :
Quand à la troisième, bien qu'en Do dièse mineur, c'est assez indescriptible, ce qui s'y passe :
Voilà, je crois que j'en ai dit le minimum au sujet des 3 Intermezzi Op. 117... Alors bon, je sais que la fameuse photographie de Brahms apparaît au moins trois fois, mais cela a tout de même l'avantage de préserver le même pianiste, Radu Lupu, avec en outre cette version, bien mieux, certes, puisqu'elle intègre à la fois les trois pièces, mais surtout parce qu'elle vous montre la fascinante partition :
Vous ne pourrez guère en savoir plus sur les Intermezzi Op. 117, qui très curieusement ne sont pas remplis sur la page française de Wikipédia, et très rapidement sur la page anglaise…
Sauf en la jouant vous-même, bien sûr !

mercredi 1 juillet 2020

BACH (DIE KUNST DER FUGE, BWV 1080)

Et oui, c'est la plus grande œuvre du monde, toute époque, nationalité, pays, étant confondus…
Il s'agit, bien sûr, de l'Art de la Fugue (1740-1750) de Johann Sebastian Bach, sa dernière série de 14 fugues et 4 canons, tous conçus pour un simple instrument à clavier…
Apparemment, à l'époque, il s'agissait encore du clavecin… Mais depuis, cette œuvre est bien plus souvent jouée au piano, notamment dans la version très connue de Glenn Gould, l'un des grands maîtres de cette période (attention, ceci dure nettement plus que trente minutes) :
Si, comme moi, vous préférez par contre suivre la partition, je vous conseille l'intégrale suivante - qui dure presque une heure et demie :
Je vous offre quand même deux versions originales pour clavecin, l'une interprétée par le très bon Tom Koopman :
Mais où hélas l'on ne voir rien, contrairement à cette version-ci (que j'aime personnellement beaucoup moins) :
Toujours au clavecin, la fameuse et ultime fugue N°14, au nom de BACH, qui contrairement aux deux intégrales citées ci-dessus, ne dure que huit minutes :
Enfin, cette fois, sous deux versions intégrales, à l'orgue :

Et juste histoire de finir, cette brève écoute de Jean Guillou jouant sur son fabuleux orgue de Saint Eustache l'Offrande Musicale, une œuvre également inoubliable de Johann Sebastian Bach datée de la même époque (1747)  :
Toutes les pièces dont il est question, qu'il s'agisse de celle du titre, de l'Offrande Musicale, ou encore des Variations Goldberg, sont naturellement due à Johann Sebastian Bach au cours de ses dix dernières années (1740-1750)… Qui ne sont peut-être pas les meilleures du monde pour lui (vu qu'il commençait à perdre la vue), mais le sont sans conteste pour nous, qui près de trois cent ans après sa mort, nous régalent toujours de contrepoints, de fugues et de parfums sans équivalent !

vendredi 12 juin 2020

BEETHOVEN (SONATE N°31, Op. 110)

A mes yeux (et à mes oreilles), la sonate la plus réussie des cinq dernières de Ludwig Van Beethoven, qui vont de la N°28 à la N°32 entre 1816 et 1822, soit les dernières années de sa vie (1770-1827)... Après tout ceci, y compris la très célèbre N°29, l'Hammerklavier, qui est en fait très difficile à jouer et dure plus de 45 minutes, il ne lui restait plus qu'une seule œuvre à destiner au clavier, les Variations Diabelli Op. 120, avant de conclure avec l'orchestre et le chœur sur celle que je n'ai plus besoin de citer, la Neuvième Symphonie
Sachant que Beethoven devint pratiquement sourd dès 1800, il se montra alors peu à peu misanthrope, tentant plusieurs fois le suicide, et ce n'est qu'avec la Septième Symphonie qu'il remis progressivement le pied à l'étrier… Jusqu'à ce qu'il finisse par composer ses cinq dernières sonates, toutes aussi sublimes les unes que les autres, pour différentes raisons, comme je le disais !
Celle que je préfère est bien évidemment la N° 31, mais je vous la laisse tout d'abord écouter, très brillamment interprétée par le pianiste russe Vladimir Ashkenazy (n'ayez crainte, cela dure à peine plus de vingt minutes) :
Je vais maintenant en venir aux "petits détails", qui font de cette pièce une œuvre unique…
1) Elle ne compte, en pure théorie, que trois mouvements… Mais en réalité, si l'on passe sur le premier et le second (un Moderato et un Allegro Molto), le troisième se distingue en fait par quatre parties d'une durée équivalente, Adagio et Fuga, répétées deux fois...
2) Ces quatre parties sont en fait les plus importantes de la Sonate : basée tout d'abord sur un Adagio assez sinistre, en La bémol mineur, elle ressuscite une première fois grâce à la Fuga en La bémol majeur… Mais qui se termine hélas pas comme on l'attendait, et nous redirige vers l'Adagio, cette fois-ci en Sol mineur, et bien plus terrifiant que la toute première fois ; fort heureusement, pour être projeté à nouveau en Sol majeur vers la Fuga, d'une façon à proprement parler époustouflante (sujet inversé, puis peu après à la fois démultiplié et doublé), et lorsque l'on se retrouve enfin dans la tonalité d'origine, La bémol majeur, de repartir sur le thème réel, accompagné par de saisissants sextolets !
3) Contrairement à ce qu'on pense souvent, en grande partie grâce à l'Hammerklavier précédente, cette sonate n'est pas spécialement difficile à jouer… Il y a certes quelques petits problèmes techniques de temps à autre, mais hormis le croisement de mains dans la partie centrale du second mouvement, la seule véritable difficulté de cette œuvre réside dans la compréhension de toutes les émotions exprimées, qui restent particulièrement nombreuses !
Comme hélas vous ne tirez pas tous avantage de la partition, je vous laisse voir cette interprétation toute aussi satisfaisante de Daniel Barenboïm, excellent pianiste et chef d'orchestre…
Pour être exact, le moment décisif du troisième et dernier mouvement (composé, comme déjà dit, de quatre immenses parties) se situe, pour Vladimir Ashkenazy, à 8'50", et pour Daniel Barenboïm, à 9'50"...
Que dire de plus ? Pas grand chose, à part ceci : cette sonate m'est très chère, non seulement parce que je ne suis pas loin de la considérer comme l'une des plus grandes œuvres de Ludwig Van Beethoven, mais aussi car j'ai remporté grâce à elle, ainsi qu' au célèbre Prélude, Choral et Fugue de César Franck, le grand prix de l'Ecole Normale de Musique de Paris - ce qui n'était pas rien, du moins à l'époque !

mercredi 22 avril 2020

MARCHAND (GRAND DIALOGUE EN UT, LIVRE III)

Evidemment, il s'agit, avec le piano, de mon instrument favori : les grandes orgues !
Il faut bien dire qu'à l'âge de cinq ans (soit en 1964), j'étais pendu à l'électrophone pour écouter, sans cesse et sans relâche, la Toccata en ré mineur de Johann Sebastian Bach… Porté par cela, je me suis passionné pour cet instrument, mais compte tenu des difficultés de l'époque à l'étudier, mes parents m'ont du coup "détourné" vers le piano, et je leur en rend mille fois grâce !
Ceci dit, il a fallu beaucoup de temps pour que quelqu'un se hisse à la place de Johann Sebastian Bach, et ce n'est arrivé que vers l'an 2000, où j'ai découvert les pièces pour orgue de Johannes Brahms, César Franck, Maurice Duruflé, et bien sûr Louis Marchand (1669-1732)...
C'est donc en l'honneur de ce grand maître français, du signe du verseau tout comme moi, que je vous fait découvrir, sans plus tarder, ce qui fût probablement la plus grande pièce de sa vie, le "Grand Dialogue en ut", interprété par Pierre Bardon sur les fabuleuses orgues de Jean Isnard, à Saint Maximin de Provence :
Je laisse toutefois, comme telle est mon habitude, à tout le monde le soin de le suivre sur partition… Il a beau s'agir d'un organiste peu connu (Leonardo Carrieri), et d'un orgue totalement mystérieux, probablement italien, c'est tout aussi remarquable :

Quels seraient les points forts de cet extraordinaire "Grand Dialogue" ? Evidemment, il y en a plusieurs… Le premier, tout d'abord, repose dans ce grand accord d'ut majeur, attaqué tout d'abord dans le do sur le tuyau le plus grave du pédalier, en 16' ou 32' (5,20m ou 10,40m), ce qui fait un "effet" terrible ! Le second, sur l'incroyable variété de ce morceau, qui change assez souvent de rythme, de tempo, de distribution, bref… Enfin, le troisième, le plus important, reste la grande fugue en ut majeur, qui attaque très précisément à 5'30" dans la première version citée (à 6' dans le seconde), et se révèle implacable - et donc royale - dans tout le morceau !
Il se trouve que Louis Marchand s'entendait fort bien avec louis XIV, qui lui offrit son poste d'organiste au Château de Versailles, de 1708 à 1713, où à la suite d'un divorce avec sa femme qui se passait très mal, il eut l'audace de plaquer en plein milieu la célébration de la messe, ce qui lui valu immédiatement d'être banni de la cour, et de s'exiler quelque temps en Allemagne, où il devait rencontrer Johann Sebastian Bach...
Inutile, donc, de vous présenter Michel Chapuis, qui joue cette fois-ci lui aussi aux grandes orgues de la Chapelle Royale du Château de Versailles, magnifiquement filmée à cette occasion :
Certes, il y a bien d'autres thèmes à retenir autour de ce personnage… On peut parler, sans doute, de son divorce particulièrement épineux, de l'exil qui s'en est aussitôt ensuivi, mais le plus important reste dans les élèves de la fin de sa vie, Pierre Du Mage, Jean-Adam Guilain, et surtout Louis-Claude Daquin, ce que vous pourrez apprendre dans ce livre de 350 pages :
Oui, je sais, c'est très égoïste de ma part, de me mettre ainsi en avant… Mais je l'ai fait en 2006, durant toute une promenade autour des dolomites italiennes, et je crois que c'est le seul à parler de la vie du maître de cette façon, à recenser à la fin ce qui atteste avec certitude les faits mentionnés, et disons-le, à mettre enfin en avant le grand Louis Marchand !

dimanche 8 mars 2020

SCRIABINE (SONATE N°9, Op. 68)

Connaissez-vous cet auteur ?
Dans ce cas, tant mieux… Car je trouve qu'il est injustement méconnu à notre époque, malgré tout ce qu'on lui doit pour le piano (10 Sonates, un grand nombre de Préludes, 26 Etudes, 21 Mazurkas) et aussi pour l'orchestre (Poème de l'Extase et Poème du Feu), ceci malgré une vie plutôt courte (1872-1915).
Né et mort à Moscou,  juste avant de connaître la venue du calendrier grégorien, Alexandre Scriabine a grosso modo patienté jusqu'autour de 1910 avant d'opter pour une forme de composition assez mystérieuse, généralement appelée "synthétique", mais qui en fait serait plus proche de la modalité que du dodécaphonisme…
Quoiqu'il en soit, ne tardez surtout pas à écouter cette Sonate N°9 (1913), dite "The Black Mass" ("La Messe Noire"), et vous verrez à quel point c'est époustouflant d'entendre une nouvelle fois Vladimir Horowitz :
Mais peut-être que vous préférez voir quelqu'un jouer du piano plutôt que de lire toute la partition…
Dans ce cas, écoutez la version plus calme de Yevgeny Sudbin, qui est aussi remarquable :
Maintenant, je réponds à plusieurs questions, que vous vous posez à juste titre :
1) Pourquoi cette œuvre s'appelle-t-elle "La Messe Noire" ? Et bien, le titre n'est pas d'Alexandre Scriabine, contrairement à "La Messe Blanche" qu'il a donné à la Sonate N°7, "de nature céleste", mais il l'a en tous cas approuvé…
2) Est-elle spécialement difficile à jouer ? Non, je ne pense pas, de même que la Sonate N°7, que j'ai également travaillée… La vraie difficulté, avec lui, provient de la célèbre Sonate N°10, surnommée la "Sonate des Insectes", parce que "Les insectes sont nés du soleil qui les nourrit. Le monde nous apparaît comme une entité quand nous considérons les chose de cette façon".
3) Est-ce que cet évènement fût réussi ? Je crois que oui, puisque qu'en dehors de la SonateN°31, Op.110 de Ludwig Van Beethoven, et du Prélude, Choral et Fugue, FWV 21 de César Franck, c'est la seule pièce dont je me souviens encore, quarante ans plus tard, lorsque je l''ai jouée au grand prix de l'Ecole Normale de Musique de Paris !
4) En quoi cette œuvre est-elle particulière ? Je reviens sur le système "synthétique", en grande activité vers l'an 1905, particulièrement remarquable par cet accord, exclusivement basé sur des quartes, toutes fondées sur les harmoniques naturels de la "gamme acoustique" (de temps à autre utilisée par Debussy et Ravel) :
Si vous savez lire une partition et jouer du piano, vous serez le tout premier charmé par cette harmonie… Par contre, si vous ne le faites pas, il vous faudra très précisément écouter l'une des deux versions citées ci-dessus (entre 4'30" et 4'08"), où cet accord se développe particulièrement ! Mieux encore (et oui), je vous invite à découvrir ce stupéfiant compositeur de musique de film, Jerry Goldsmith, qui s'est très notamment servi de cet accord plutôt rare dans Alien, un chef-d'oeuvre particulièrement connu de Ridley Scott (1979)...
Histoire de se détendre un tout petit peu, je vous propose pour finir cette toile de Robert Sterl, réalisée en 1910 :
Où se tient le pianiste Alexandre Scriabine, qui allait malheureusement mourir 5 ans plus tard, et le chef d'orchestre Serge Koussevitzki…
Si vous voulez en savoir un petit peu plus sur la Sonate N°9, rendez-vous chez Wikipédia !

dimanche 14 avril 2019

BACH (TOCCATA & FUGUE EN RE MINEUR, BWV 565)

Le premier morceau que j'ai écouté, en boucle, malheureusement pas par le très bon Ton Koopman, mais quand même de façon honorable ici… Et je n'avais que cinq ans à cette période, soit en 1964 !
Depuis, on a évidemment beaucoup vieilli… Mais ça me fait toujours le même effet, ce morceau de Johann Sebastian Bach (1685-1750) !

dimanche 24 mars 2019

STRAVINSKY (LE SACRE DU PRINTEMPS, CC 26)

A force de rechercher, j'ai également retrouvé ce morceau pour orchestre d'Igor Stravinsky (1882-1971), datant de 1913, et qui est en outre scotchant à un point que je vous laisse découvrir :
C'est dirigé par ce très grand chef américain, Leonard Bernstein, comme c'était le cas - je crois - sur mon disque de l'époque, quand j'avais 18 ans…
Le plus étonnant dans l'histoire, c'est non seulement la date de 1913, l'aspect totalement rythmique de l'ensemble, mais aussi la grande qualité (et originalité) de l'orchestration, que vous pouvez découvrir ici - dirigé par le même chef :
Oui, certes, le basson solo se lit en Ut 4... Mais au moins, il ne se transpose pas, contrairement aux clarinettes et au cor anglais, que l'on voit apparaître très peu de temps après !