mercredi 22 avril 2020

MARCHAND (GRAND DIALOGUE EN UT, LIVRE III)

Evidemment, il s'agit, avec le piano, de mon instrument favori : les grandes orgues !
Il faut bien dire qu'à l'âge de cinq ans (soit en 1964), j'étais pendu à l'électrophone pour écouter, sans cesse et sans relâche, la Toccata en ré mineur de Johann Sebastian Bach… Porté par cela, je me suis passionné pour cet instrument, mais compte tenu des difficultés de l'époque à l'étudier, mes parents m'ont du coup "détourné" vers le piano, et je leur en rend mille fois grâce !
Ceci dit, il a fallu beaucoup de temps pour que quelqu'un se hisse à la place de Johann Sebastian Bach, et ce n'est arrivé que vers l'an 2000, où j'ai découvert les pièces pour orgue de Johannes Brahms, César Franck, Maurice Duruflé, et bien sûr Louis Marchand (1669-1732)...
C'est donc en l'honneur de ce grand maître français, du signe du verseau tout comme moi, que je vous fait découvrir, sans plus tarder, ce qui fût probablement la plus grande pièce de sa vie, le "Grand Dialogue en ut", interprété par Pierre Bardon sur les fabuleuses orgues de Jean Isnard, à Saint Maximin de Provence :
Je laisse toutefois, comme telle est mon habitude, à tout le monde le soin de le suivre sur partition… Il a beau s'agir d'un organiste peu connu (Leonardo Carrieri), et d'un orgue totalement mystérieux, probablement italien, c'est tout aussi remarquable :

Quels seraient les points forts de cet extraordinaire "Grand Dialogue" ? Evidemment, il y en a plusieurs… Le premier, tout d'abord, repose dans ce grand accord d'ut majeur, attaqué tout d'abord dans le do sur le tuyau le plus grave du pédalier, en 16' ou 32' (5,20m ou 10,40m), ce qui fait un "effet" terrible ! Le second, sur l'incroyable variété de ce morceau, qui change assez souvent de rythme, de tempo, de distribution, bref… Enfin, le troisième, le plus important, reste la grande fugue en ut majeur, qui attaque très précisément à 5'30" dans la première version citée (à 6' dans le seconde), et se révèle implacable - et donc royale - dans tout le morceau !
Il se trouve que Louis Marchand s'entendait fort bien avec louis XIV, qui lui offrit son poste d'organiste au Château de Versailles, de 1708 à 1713, où à la suite d'un divorce avec sa femme qui se passait très mal, il eut l'audace de plaquer en plein milieu la célébration de la messe, ce qui lui valu immédiatement d'être banni de la cour, et de s'exiler quelque temps en Allemagne, où il devait rencontrer Johann Sebastian Bach...
Inutile, donc, de vous présenter Michel Chapuis, qui joue cette fois-ci lui aussi aux grandes orgues de la Chapelle Royale du Château de Versailles, magnifiquement filmée à cette occasion :
Certes, il y a bien d'autres thèmes à retenir autour de ce personnage… On peut parler, sans doute, de son divorce particulièrement épineux, de l'exil qui s'en est aussitôt ensuivi, mais le plus important reste dans les élèves de la fin de sa vie, Pierre Du Mage, Jean-Adam Guilain, et surtout Louis-Claude Daquin, ce que vous pourrez apprendre dans ce livre de 350 pages :
Oui, je sais, c'est très égoïste de ma part, de me mettre ainsi en avant… Mais je l'ai fait en 2006, durant toute une promenade autour des dolomites italiennes, et je crois que c'est le seul à parler de la vie du maître de cette façon, à recenser à la fin ce qui atteste avec certitude les faits mentionnés, et disons-le, à mettre enfin en avant le grand Louis Marchand !

9 commentaires:

Chah a dit…

Bel article et belle musique. Il a eu une vie mouvementée! Tu fais bien de faire la promo de ton bouquin! D'ailleurs je l'ai et je l'ai lu! Il m'a laissé un bon souvenir.

Vincent a dit…

Oui, c'est le moins qu'on puisse dire, qu'il a eu une vie mouvementée !
En tous cas, merci beaucoup de me remercier au sujet de la "promotion" du livre… Je suis ravi qu'il te laisse un bon souvenir !

Anonyme a dit…

et c'est bien parce que ce lvre a laisser de bon souvenirs qu'il faut que t'y mette,,,, a en écrire un autre que tu m'enverras ici a Sofia. bise

Vincent a dit…

Je sais… Mais cela n'est pas facile, surtout lorsque l'on a autant de sites à faire tourner ! En tous cas, écoute au moins une des versions du "Grand Dialogue en ut"… Tu verras que ce n'est pas du tout inadapté au 14 juillet !

Anonyme a dit…

bon ,tu sais a peu prés ce que je pense du 14 juillet,, pas grand chose de bon.
alors j'ai écouter et je ne vois pas bien le rapport avec ce 14 juillet.

Vincent a dit…

Je ne sais pas ce que tu aimes - ou que tu détestes - dans le 14 juillet…
Mais quoiqu'il en soit, cette musique marche du feu de dieu !

Dominique Prévost a dit…

Ave Vincent,
merci pour ces 3 versions du Grand Dialogue de Marchand. L'orgue le plus adapté à cette musique est St Maximin et l'organiste le plus adapté est Michel Chapuis. Il existe sûrement une version réunissant les deux ..... J'ai eu le plaisir de jouer l'orgue de St Maximin en 1971 et c'est un orgue fantastique si on a les mains bien musclées pour accoupler les clavier !...

Dominique Prévost a dit…

clavierS

Vincent a dit…

Donc, en gros, on a quasiment les mêmes goûts... En tous cas, c'est très bien, que tu aies eu l'occasion de jouer sur St Maximin ! Je crois que "le plus grand" que j'ai touché, c'est celui de la cathédrale de Limoges...