vendredi 12 juin 2020

BEETHOVEN (SONATE N°31, Op. 110)

A mes yeux (et à mes oreilles), la sonate la plus réussie des cinq dernières de Ludwig Van Beethoven, qui vont de la N°28 à la N°32 entre 1816 et 1822, soit les dernières années de sa vie (1770-1827)... Après tout ceci, y compris la très célèbre N°29, l'Hammerklavier, qui est en fait très difficile à jouer et dure plus de 45 minutes, il ne lui restait plus qu'une seule œuvre à destiner au clavier, les Variations Diabelli Op. 120, avant de conclure avec l'orchestre et le chœur sur celle que je n'ai plus besoin de citer, la Neuvième Symphonie
Sachant que Beethoven devint pratiquement sourd dès 1800, il se montra alors peu à peu misanthrope, tentant plusieurs fois le suicide, et ce n'est qu'avec la Septième Symphonie qu'il remis progressivement le pied à l'étrier… Jusqu'à ce qu'il finisse par composer ses cinq dernières sonates, toutes aussi sublimes les unes que les autres, pour différentes raisons, comme je le disais !
Celle que je préfère est bien évidemment la N° 31, mais je vous la laisse tout d'abord écouter, très brillamment interprétée par le pianiste russe Vladimir Ashkenazy (n'ayez crainte, cela dure à peine plus de vingt minutes) :
Je vais maintenant en venir aux "petits détails", qui font de cette pièce une œuvre unique…
1) Elle ne compte, en pure théorie, que trois mouvements… Mais en réalité, si l'on passe sur le premier et le second (un Moderato et un Allegro Molto), le troisième se distingue en fait par quatre parties d'une durée équivalente, Adagio et Fuga, répétées deux fois...
2) Ces quatre parties sont en fait les plus importantes de la Sonate : basée tout d'abord sur un Adagio assez sinistre, en La bémol mineur, elle ressuscite une première fois grâce à la Fuga en La bémol majeur… Mais qui se termine hélas pas comme on l'attendait, et nous redirige vers l'Adagio, cette fois-ci en Sol mineur, et bien plus terrifiant que la toute première fois ; fort heureusement, pour être projeté à nouveau en Sol majeur vers la Fuga, d'une façon à proprement parler époustouflante (sujet inversé, puis peu après à la fois démultiplié et doublé), et lorsque l'on se retrouve enfin dans la tonalité d'origine, La bémol majeur, de repartir sur le thème réel, accompagné par de saisissants sextolets !
3) Contrairement à ce qu'on pense souvent, en grande partie grâce à l'Hammerklavier précédente, cette sonate n'est pas spécialement difficile à jouer… Il y a certes quelques petits problèmes techniques de temps à autre, mais hormis le croisement de mains dans la partie centrale du second mouvement, la seule véritable difficulté de cette œuvre réside dans la compréhension de toutes les émotions exprimées, qui restent particulièrement nombreuses !
Comme hélas vous ne tirez pas tous avantage de la partition, je vous laisse voir cette interprétation toute aussi satisfaisante de Daniel Barenboïm, excellent pianiste et chef d'orchestre…
Pour être exact, le moment décisif du troisième et dernier mouvement (composé, comme déjà dit, de quatre immenses parties) se situe, pour Vladimir Ashkenazy, à 8'50", et pour Daniel Barenboïm, à 9'50"...
Que dire de plus ? Pas grand chose, à part ceci : cette sonate m'est très chère, non seulement parce que je ne suis pas loin de la considérer comme l'une des plus grandes œuvres de Ludwig Van Beethoven, mais aussi car j'ai remporté grâce à elle, ainsi qu' au célèbre Prélude, Choral et Fugue de César Franck, le grand prix de l'Ecole Normale de Musique de Paris - ce qui n'était pas rien, du moins à l'époque !

6 commentaires:

Anonyme a dit…

c'est beau,je ne connais pas grand chose a la musique,, tu le sais.mais je vais reécouter a Sofia,merci pour ce moment musical

Vincent a dit…

Bon, alors vivement que tu reviennes à Sofia… Ce sera très bien, je t'assure !

Chah a dit…

Oui, j'ai trouvé ça beau aussi. Je connais mal Beethoven, quand j'en ai écouté je ne trouvais pas ça renversant en général mais je ne demande qu'à changer d'avis! Super pour ton concours, forcément, ça marque à vie!

Vincent a dit…

Tant mieux que tu aies trouvé ça très beau, toi aussi, surtout si tu n'es pas très admiratrice de Beethoven !
En effet, ce concours, c'était pas mal du tout, surtout à l'époque… Dès que j'aurais un peu plus de temps, je parlerai de la neuvième sonate de Scriabine, la seule œuvre de cette période dont je me souviens vraiment (à l'exception des deux autres, bien sûr) !

Cha a dit…

De la magie en boîte!
Tellement beau !
Bises et merci pour cette piqûre de rappel !
Cha

Vincent a dit…

Tu as bien raison, c'est de la pure magie en boîte !
J'aime bien aussi la sonate N°32... Mais pas à ce point, lol !
Grosses bises à toi !